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Société

Les infections invasives à méningocoques ont fait 89 morts en 2003
AFP | 09.11.04 | 00h01

Les infections invasives à méningocoques (méningites, septicémie dans la plupart des cas) ont entraîné 89 décès en France en 2003, selon une étude portant sur 803 "cas notifiés" publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du ministère de la Santé.L'incidence des infections invasives à méningocoques (IIM), des infections graves qui affectent le plus souvent des personnes jeunes et en bonne santé apparente (80% des patients avaient moins de 25 ans) "augmente régulièrement depuis 1996", précise Anne Perrocheau, de l'Institut de veille sanitaire, qui a réalisé cette étude.Malgré l'amélioration des moyens thérapeutiques, le taux de mortalité (11 à 12%) reste élevé, ainsi que le taux (5%) de séquelles précoces graves (nécroses cutanées, amputation, troubles neurologiques graves, troubles auditifs, séquelles rénales), note-t-elle.Dans 228 cas, il s'agissait d'infections avec purpura fulminans (petits points rouges sur la peau), fréquemment mortelles (28% des cas).Sur les 89 décès recensés, douze ont concerné des bébés de moins de un an, 28 des bambins de 1 à 4 ans, 7 des enfants de 5 à 14 ans, 6 des adolescents de 15 à 19 ans, 19 des adultes de 20 à 49 ans et 17 des patients de 50 ans et plus.Le taux d'incidence de ces infections graves était le plus élevé parmi les nourrissons avant un an, avec 15 cas pour 100.000 bébés. Il diminue ensuite jusqu'à 12 ans avant de remonter à l'adolescence et atteint 5,2/100.000 à 17 ans. A partir de l'âge de 24 ans, ce taux est inférieur à 1/100.000.Les 803 cas recensés (dont 796 en France métropolitaine) pourraient correspondre en réalité à un millier de cas (1.061 en France métropolitaine) compte tenu de la sous-notification. Dans 79% des cas, l'infection a entraîné une méningite, dans 35% une septicémie souvent associée également à une méningite. Par ailleurs, 8 patients ont présenté une arthrite et 1 une péricardite.L'augmentation d'incidence observée en 2003 était liée à l'inclusion de patients présentant des signes cliniques d'IIM sans que le diagnostic soit confirmé par culture de la bactérie N. meningitidis, "ce qui permet d'avoir une vision plus conforme à la réalité des cas", note Anne Perrocheau.